Interview de Louis XX par Boulevard Voltaire le 25 octobre 2019

SOURCE : Boulevard Voltaire.

Jeudi, le général Franco a été exhumé de son tombeau de la Valle de los Caídos sur décision du gouvernement socialiste espagnol. Louis de Bourbon, aîné des Capétiens et de la maison de Bourbon, mais aussi arrière-petit-fils du Caudillo par sa mère, Carmen Martínez-Bordiú y Franco, portait le cercueil de son arrière-grand-père. Il a bien voulu accorder un entretien à Boulevard Voltaire.

 

BV : Monseigneur, comment jugez-vous l’initiative politique du gouvernement espagnol concernant l’exhumation du général Franco ?

Inqualifiable. Comment s’exprimer autrement quand un gouvernement s’attaque à un mort ? Le respect des morts est le b.a.-ba de toutes les civilisations depuis toujours et nous aimerions pour longtemps encore.

C’est sans doute une manœuvre électoraliste, mais celles de ce type portent rarement les effets escomptés. Les Espagnols savent ce qu’ils doivent au généralissime qui a permis le retour à la paix civile et l’essor économique du pays.

BV : Qu’avez-vous ressenti en portant le cercueil de votre arrière-grand-père ?

Un intense moment d’émotion. Pour moi qui ne l’ai pas connu, j’avais l’impression d’être très proche de lui, ce que je n’avais jamais pu être jusqu’alors de cette façon.

Tous ceux qui m’accompagnaient, toutes les générations confondues, étaient sans doute dans le même esprit.

BV : L’opinion s’est largement étonnée du silence apparent de la famille royale régnante. Quel est votre sentiment ?

Je ne ferai aucun commentaire. La monarchie a été réinstituée par le général Franco. C’est cela que l’Histoire retiendra.

BV : Dans certains milieux français, on considère que votre engagement en faveur du Caudillo vous éloigne du trône de France. Que répondriez-vous ?

Cette approche est celle de ceux qui ne me connaissent pas. La Providence m’a placé à la convergence d’une double ascendance :

  • Ma lignée paternelle, qui me lie profondément à la France, le pays de mes ancêtres, où j’ai des devoirs dynastiques, celui de défendre l’héritage de la royauté légitime, et me tenir à la disposition de la France. Les devoirs de l’aîné des Bourbons ne peuvent être abdiqués.
  • En même temps, je me dois d’assumer les devoirs de ma lignée maternelle. Ce devoir n’est pas de même nature que celui qui me lie à la France. Mais je me dois d’être fidèle à la mémoire si injustement attaquée de mon arrière-grand-père. Il fut un grand soldat et un grand homme d’État, animé avant tout par sa foi chrétienne profonde et son amour de l’Espagne. Il est à l’origine de l’Espagne pacifiée, prospère et reconnue parmi les grandes puissances mondiales. Défendre sa mémoire, c’est une part intégrante de l’idée que je me fais de l’honneur et de la fidélité.

Propos recueillis par Marc Eynaud

 

SOURCE : Boulevard Voltaire.

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