À l’occasion de la fête des pères, un sondage sur la paternité a été commandé à l’IFOP qui en livre une analyse sur son site.
En toile de fond, on sent qu’il s’agit de tâter le terrain sur la question de la Procréation Médicalement Assistée.
Le bilan du sondage présenté par l’IFOP
Dans le cadre du débat autour de la PMA, Alliance Vita a souhaité évaluer le regard des Français sur la notion de paternité.
Il ressort principalement de cette enquête que l’argument du « droit à avoir un père » pèse fortement sur l’opinion des personnes interrogées au sujet de l’autorisation de l’ouverture de la PMA.Ainsi, l’Ifop mesure un taux d’adhésion à la Procréation Médicalement Assistée pour les femmes seules ou les couples de femmes, beaucoup moins important que dans d’autres enquêtes dès lors qu’est mis en balance « droit à avoir un enfant » et « droit à avoir un père ».
- 61% des interviewés estime ainsi « qu’il faut privilégier le besoin de chaque enfant d’avoir un père en réservant la PMA aux couples homme-femme ayant un problème médical d’infertilité »
- 39% pensent « qu’il faut privilégier le désir d’enfant en permettant la PMA sans père pour les femmes seules ou les couples de femmes ».
Le taux d’adhésion à la PMA avec cette formulation [la seconde] est néanmoins plus fort :
- chez les femmes (45%),
- chez les hommes qui ne sont pas pères (42% contre 28% chez les pères),
- chez les sympathisants de gauche (52% contre 38% pour les LREM, 20% pour la droite et 30% pour les Front national) et
- chez les jeunes (53% chez les moins de 35 ans).
On comprend donc que si environ 40% des Français restent solidement attachés à l’ouverture de la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules indépendamment des arguments invoqués, une part de l’opinion peut basculer d’un côté ou d’un autre en fonction de leur compréhension du sujet, ce qui explique les écarts constatés entre différentes études.
De fait, la question de la place et du rôle du père sera structurante si le gouvernement souhaite engager une réforme de la PMA.
En témoigne les autres chiffres de cette enquête :
- 93% des Français pensent que les pères ont un rôle essentiel pour les enfants,
- 73% que les rôles du père et de la mère sont différents et complémentaires et
- 85% que l’absence de père peut entraîner chez l’enfant des difficultés personnelles.
Petit commentaire
Ainsi 93% des Français pensent que les pères ont un rôle essentiel pour les enfants, mais 39% pensent « qu’il faut privilégier le désir d’enfant en permettant la PMA sans père pour les femmes seules ou les couples de femmes ».
Les résultats paradoxaux de ce sondage — qui ne fait pas 100% — ne font que confirmer ce qu’on savait déjà : le résultat d’une enquête dépend de la façon dont on pose les questions.
Si on veut être sûr d’une réponse positive, il suffit de commencer la phrase par : « Êtes-vous pour le droit de « telle communauté » à …» car les régimes de la modernité nous ont conditionnés à penser en termes individualistes de « droits » et non de « bien commun ».
Les sondages ne sont donc qu’un instrument de pouvoir pour les régimes fondés sur la pseudo volonté générale rousseauiste. Pour faire passer auprès de la population des pratiques contre-nature, on commence par en insinuer l’idée à l’aide de campagnes médiatiques, dans des films, des séries, des émissions ou des publicités. Peu à peu, l’opinion de la majorité change. Ce changement est amplifié artificiellement par les sondages dans lesquels on prend soin de poser les bonnes questions. Enfin, fort de l’appui de ce fantôme d’opinion de la majorité, le gouvernement peut légitimer ses lois iniques et mettre le Pays devant le fait accompli.
Il ne s’agit que d’une réactualisation du gouvernement par les sociétés de pensée dont le mécanisme bien rôdé a été disséqué par le sociologue Augustin Cochin. C’est donc l’imposture de ce type de régime qu’il importe de démystifier pour enfin libérer les intelligences de l’artificielle opinion médiatique.