Contrairement à une légende entretenue par la propagande anticléricale, l’histoire fournit de nombreux exemples de religieux catholiques passionnés de sciences.
Mieux ! plusieurs comptent même parmi les fondateurs ou les pionniers de nouvelles sciences. Cet attrait du catholicisme envers la science s’explique par l’impératif de cohérence selon lequel il ne saurait y avoir de conflit entre foi et raison. C’est bien ce principe moteur qui est à l’origine de l’extraordinaire essor scientifique du monde occidental. Voici donc une collection de brèves biographies de religieux qui ont marqué les sciences.
Saint Bède le Vénérable (672-735)
Moine bénédictin anglais, docteur de l’Église.
Il étudie la mesure du temps, et laisse une savante étude sur les marées.
Le moine Guy d’Arezzo (992-1050)
Moine bénédictin italien.
Professeur de musique et grand pédagogue, il est à l’origine du système occidental de transcription des notes de musique.
Le pape Sylvestre II – Gerbert d’Aurillac (945-1003)
Pape français.
Philosophe, mécanicien et mathématicien.
Il compose des traités d’arithmétique et de géométrie où il établit plusieurs théorèmes et axiomes.
Il introduit en Occident la numérotation décimale avec le zéro.
En musique, il établit les divisions en tons, demi-tons, bémols et dièses.
En mécanique, on lui attribue le système d’échappement avec foliot (ou balancier) pour les horloges.
Il invente une horloge solaire.
Saint Albert le Grand (1193-1280)
Dominicain
Le moine Roger Bacon (1214-1294)
Énonce les principes de la science expérimentale (avec le soutien du pape Clément IV)
Le chanoine 1 Nicolas Copernic (1473-1543)
Fondateur de l’héliocentrisme : reprenant les calculs de Ptolémée, il développe le modèle d’un Soleil central autour duquel tournent les planètes.
– Prêtre canoniste polonais (spécialiste du droit de l’Église).
– Médecin et coadministrateur d’un évêché de Pologne.
– Juriste, astronome et mathématicien.
– Vers 1530 (presque 100 avant Galilée) il offre au Pape Clément VII son ouvrage De Revolutionibus Orbium Coelestium (Des révolutions des sphères célestes) qui propose le modèle de l’héliocentrisme. Le souverain pontife accueille très favorablement l’œuvre. On parlera désormais de la Révolution copernicienne.
Le père Christophe Clavius (1537-1612)
Jésuite (Compagnie de Jésus)
Astronome. Prépare la réforme du calendrier en 1581 : l’ancien calendrier julien (qui date de Jules César) est remplacé par le calendrier grégorien qu’on utilise toujours aujourd’hui.
Le père Christoph Scheiner (1575-1650)
Jésuite (Compagnie de Jésus)
Astronome. mesure la période de rotation du Soleil.
Le père Paul Guldin (1577-1643)
Découvreur du théorème de mécanique qui porte son nom pour déterminer la position du centre de gravité d’un objet.
– Jésuite suisse. Né dans une famille protestante, il se convertit au catholicisme.
– Professeur de mathématiques et d’astronomie à l’Université grégorienne de Rome, à l’université de Grazet, puis à l’université de Vienne.
Le père marin Mersenne (1588-1648)
De l’ordre des minimes.
Pratique des expériences d’acoustique. Étudie la balistique et lui donne son nom.
Le père Franscesco-Maria Grimaldi (1618-1686)
Opticien. Découvre la diffraction de la lumière.
Le prêtre Niels Steensen (1638-1686)
Danois. Il fonde la géologie.
Le père Boscovich (1711-1787)
Jésuite. Mathématicien.
L’abbé Edme Mariotte (1620-1684)
Co-découvreur de la loi des gaz parfaits, ou loi de Boyle-Mariotte (Pession x Volume = Constante) et à ce titre, pionnier de la thermodynamique.
– Curé de Saint-Martin-sous-Beaune près de Dijon.
– Membre de l’Académie des sciences de Paris.
– Physicien et botaniste, il s’intéresse à de nombreux domaines : l’écoulement des fluides, les chocs, la couleur ; il découvre la tache aveugle de l’œil et modélise la circulation de la sève dans les végétaux.
L’abbé Jean-Antoine Nollet (1700-1822)
Précurseur dans l’étude des phénomènes électriques.
L’abbé René-Just Haüy (1743-1722)
Fondateur de la cristallographie géométrique.
– Prêtre français. Hostile à la Révolution, il est emprisonné en tant que prêtre réfractaire (il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé).
– Membre de l’Académie des sciences de Paris, il est professeur de physique à l’École normale de l’an III, à l’École des Mines, à l’École normale supérieure puis à la faculté des sciences de Paris.
– Botaniste, minéralogiste, cristallographe, il ouvre la voie dans de nombreux domaines comme celui des propriétés électriques des cristaux.
Le père Angelo Secchi (1818-1878)
Jésuite. Inventeur de la spectrographie stellaire. Précurseur de l’astrophysique moderne.
Le Père Johann Gregor Mendel (1822 -1884 )
Fondateur de la génétique.
– Moine augustin au monastère Saint-Thomas de Brno (en Moravie) dont il deviendra la Supérieur. Il est germanophone de nationalité autrichienne.
– Professeur de physique et de sciences naturelles dans les collèges et lycées des environs du monastère.
– Météorologue, botaniste spécialiste de la physiologie végétale, il découvre les lois de transmission des caractères génétiques (lois qui portent son nom) en étudiant l’hybridation des petits pois.
Le chanoine Jean-Pierre Rousselot (1846-1924)
Occupe la première chaire de phonétique expérimentale au Collège de France.
L’abbé Auguste Tauleigne (1870-1926)
Renouvelle la radiotélégraphie et la radioscopie.
Le chanoine Jean-Baptiste Senderens (1856-1937)
Chimiste célèbre par ses travaux sur la catalyse.
Le chanoine Georges Lemaître (1894-1966)
Inventeur du modèle cosmologique du Big-Bang..
– Prêtre dans la Fraternité sacerdotale des amis de Jésus, il reste toujours fidèle au thomisme.
– Chercheur en astrophysique à l’université de Cambridge, puis aux États Unis au Harvard College Observatory ainsi qu’au MIT. Professeur de physique, d’astronomie et de mathématiques à l’université catholique de Louvain, il est aussi président de l’Académie pontificale des sciences.
– Il contribue à l’élaboration du modèle de la relativité générale.
L’abbé Henri Breuil (1877-1961)
Surnommé « le Pape de la préhistoire », il apporte une contribution majeure à la classification des industries paléolithiques et à l’étude de l’art pariétal préhistorique.
– Prêtre sulpicien français dispensé de paroisse, il se consacre entièrement à ses travaux de préhistorien dans un but d’apologétique catholique.
– Premier préhistorien professionnel de France, il enseigne la préhistoire à l’université de Fribourg, puis l’ethnographie historique à l’Institut de paléontologie humaine de Paris, et à nouveau la préhistoire au Collège de France.
– Il est reconnu comme le spécialiste international de l’art pariétal préhistorique. Il est le premier préhistorien à explorer et décrire les grottes de Lascaux.
Références
↑1 | Un chanoine est un religieux vivant en communauté sous la Règle de saint Augustin et au service d’une église. |
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