Le désordre républicain ne se contente pas de bafouer la loi naturelle, il multiplie les foyers de colère. Dans un climat social sous tension, nous assistons à une décomposition du paysage politique. Les épreuves de force sont engagées et prennent le pas sur les négociations. Aujourd’hui par exemple, les Français sont partagés entre le refus de la réforme des retraites et le ras-le-bol des grèves.
Confusément, ils ressentent pourtant le besoin de réformes, mais ne les tolèrent que si elles touchent les autres. Ils les approuvent quand elles semblent leur apporter plus de confort.
Nos responsables politiques, élus pour cinq ans, par des minorités, sont dans l’incapacité de relever le
pays. Ils sont confrontés aux lois contraignantes, impératives, de la démographie, dont les implications
s’étendent sur plusieurs générations.
En 2017, selon l’enquête Emploi, la population active, au sens admis par le Bureau international du
travail (BIT), était estimée à 29,7 millions de personnes de 15 ans ou plus en France (hors Mayotte). Elle
regroupait 26,9 millions d’actifs ayant un emploi et 2,8 millions de personnes au chômage.
Du fait du vieillissement de la population, le ratio rapportant le nombre d’actifs au nombre d’inactifs de plus de 60 ans devrait continuer à diminuer pour passer de 1,9 en 2015 à 1,4 en 2070. 1
Plus que jamais, nos gouvernants ne visent que leur réélection. Ils sont incapables de restaurer (et ne le
veulent d’ailleurs pas) une politique familiale, seule à même à redonner espoir, confiance et dynamisme au pays.
Le 10 décembre 1959 à Paris, Mgr Jacques Henri de Bourbon, duc d’Anjou et Chef de la Maison de France, déclarait : « L’ordre politique ne peut être assis sur les Partis, instruments de division, mais sur les organismes naturels, facteurs de coopération : familles, communes, métiers, communautés spirituelles et culturelles. »
En ce début d’année, que souhaiter d’autre à notre pays que le retour au régime qui a fait la France, qui a fait la grandeur de la France, c’est-à-dire la monarchie légitime.
L’objectif n’a rien d’utopique. Comme l’affirmait saint Pie X : « Il […] suffit de reprendre […] les organismes
brisés par la Révolution et de les adapter […] au nouveau milieu créé par l’évolution matérielle de la société contemporaine. » Il suffit pour nous d’encourager nos compatriotes à se défaire des clichés inculqués par les hussards noirs de la république et de se réapproprier la doctrine politique la plus ancienne de notre pays, la plus fiable, la seule cohérente.
Encore faut-t-il que les monarchistes se défassent eux-mêmes de tout individualisme, gangrène
révolutionnaire qui sape la société, et méditent les paroles que prononçait Louis XX le 2 décembre 2019
dans son hommage aux 13 soldats morts en opération : « Sans service, c’est-à-dire de don pour un bien
supérieur à soi, il n’y a pas de société qui puisse s’épanouir et assurer à tous non seulement la paix et la
sécurité mais simplement le progrès et l’épanouissement quotidien. »
Noble objectif à mettre en œuvre tout au cours de cette nouvelle année.
Bonne et sainte année 2020 à tous.
Pierre BODIN
Président de l’UCLF
1 – Tableaux de l’économie française (Insee Références, paru le 26/03/2019)