Un outil de travail : les Cahiers de l’Université Saint-Louis
Les Cahiers de l’édition 2021 de l’Université Saint-Louis ont été publiés par le site viveleroy.net
Téléchargeables sous format PDF, ceux-ci sont faciles à imprimer.
Très adaptés au travail en cellule d’étude, ils constituent une véritable mine de connaissances et d’enseignements utiles à tous ceux qui désirent travailler au retour du Roi.
À lire donc, et à diffuser le plus largement possible auprès de nos familles, de nos amis ou des simples curieux de la monarchie traditionnelle.
Les Cahiers 2021 sont disponibles sur cette page en compagnie des cahiers des universités passées.
Table des matières des Cahiers 2021
- Le combat légitimiste
- Pouvoir absolu, pouvoir arbitraire et obéissance, par Louis de Bonald
- La gnose mère de la modernité, par Éric Vœgelin
- Portrait du révolutionnaire, par Richard Hooker et Éric Vœgelin
- Bientôt en France : la révolution « woke »
- Les concepts fondamentaux des sociétés de pensée et de la modernité
- Nietzsche, ou l’esprit de subversion
- Libres propos d’Adolf Hitler sur l’Église catholique
- Synthèse légitimiste
Résumé des Cahiers
Le combat légitimiste dépasse largement la simple querelle dynastique entre Bourbon Anjou et Orléans, il est avant tout la promotion d’une société fondée sur la loi naturelle, ou loi de raison, ou loi du bon comportement humain. Dans cette société l’homme est respectueux de la Création, de ses lois, et donc de son Auteur. Aussi la nomme-t-on « société hétéronome » (ou société qui trouve les principes de ses lois hors d’elle-même).
A contrario, la modernité exalte l’autonomie de l’homme, et se donne comme objectif de « libérer » l’homme de toute loi dont la volonté humaine n’est pas à l’origine. De fait, l’homme coupé des lois de la nature — et donc du Créateur — devient le maître du bien et du mal, il devient l’homme-dieu.
Dans sa volonté de discréditer l’ordre des sociétés naturelles, la modernité travestit la signification des termes comme « pouvoir absolu », « pouvoir arbitraire », « obéissance » ou « droit divin »; autant d’expressions que Louis de Bonald a pourtant brillamment précisées.
La dimension religieuse de la modernité avec son homme-dieu a intrigué de nombreux penseurs, et le philosophe politique Éric Vœgelin identifie la gnose comme mère de la modernité. Plus précisément la guerre que la révolution mène contre la société traditionnelle procède de deux sources religieuses :
– La gnose qui prétend diviniser l’homme par le biais d’une initiation, que celle-ci soit explicitement religieuse, ou philosophique.
– Le millénarisme qui est à l’origine de la foi progressiste en un sens de l’histoire vers l’instauration du paradis sur terre.
Éric Vœgelin restitue alors le « portrait du révolutionnaire » tel qu’il a été brossé pour la première fois par Richard Hooker lors de la genèse de la révolution puritaine dans l’Angleterre des XVIe et XVIIe siècles. C’est bien la même foi progressiste, le même fanatisme pour lequel la fin justifie les moyens, la même prétention à changer l’humanité, et enfin, la même altération de tout sens moral que l’on retrouvera plus tard dans les révolutions française, bolchevique, nationale-socialiste…
Nombre des traits dont nous venons de parler s’observent à présent chez les militants indigénistes, féministes, LGBT, islamistes, antispécistes, en attendant, bientôt en France : la révolution « woke ». Dans Le Figaro du 3 juin 2021, Lama Abu-Odeh — Professeur à la faculté de droit de l’université de Georgetown — dresse un portrait du révolutionnaire woke très similaire à celui du révolutionnaire puritain de Hooker.
Dans la société traditionnelle, l’autorité tire sa légitimité du fait qu’elle édicte des lois conformes à une loi transcendante : la loi naturelle dont Dieu est l’Auteur. La société moderne, immanente, peut réaliser son autonomie en recourant au mythe de la volonté générale (ou opinion publique). Or cette opinion publique — qui « légitime » le régime ou la politique moderne — est élaborée artificiellement au sein des sociétés de pensées dont les concepts fondamentaux sont bien décrits par Antoine de Meaux à partir des recherches du sociologue Augustin Cochin. Le caractère subversif de ces machines à broyer l’ordre traditionnel ne réside pas dans les finalités qui justifient apparemment leur existence, mais dans leur forme de fonctionnement calquée sur la devise « liberté, égalité, fraternité ».
Cependant la marche vers l’homme-dieu des sociétés modernes peut aussi se réaliser selon une manière élitiste et anti-démocratique préconisée par Nietzsche. L’ascension de l’humanité vers le Surhomme résulte alors de la sélection issue des combats incessants pour la survie où seuls les plus forts triomphent. La civilisation chrétienne — qui exhorte les forts à aider les plus faibles — est alors perçue comme une abomination, une religion contre-nature qui empêche l’émergence du Surhomme.
Si Nietzsche est le prophète de la société autonome dans version naturaliste et élitiste, Adolf Hitler est le leader charismatique qui la réalise. On retrouve dans les propos du Führer la même vénération pour la pseudo « loi naturelle » du plus fort, ainsi que les mêmes intonations anti-christ et anti-catholiques.
Il faut bien comprendre que le terme « raison » dont tous les modernes se revendiquent ne signifie en réalité que « fruit d’une volonté humaine ». De façon toute différente, les classiques considèrent la science politique comme œuvre de raison en ce qu’elle mobilise à la fois l’intelligence et la volonté. En effet, pour légiférer selon la loi de nature, l’autorité doit d’abord identifier le bien à atteindre, ce qui est proprement le rôle de l’intelligence. L’étude de la nature humaine permet alors de distinguer des degrés de légitimité dont le moindre — la reconnaissance de la loi naturelle — est acceptable par un agnostique, mais dont la Révélation de Jésus-Christ donne, dans le dernier degré, l’explication ultime.
Plus que jamais, à l’heure où la civilisation des modernes s’effondre et montre le vrai visage de l’Enfer, l’universalité de la légitimité, fondée sur la loi naturelle et la Révélation, apparaît comme l’ultime espoir de paix et de salut à tous les peuples. Insistons sur l’importance de la Révélation pour bien comprendre ce qui se trame, car tous les chapitres de ces Cahiers démontrent, tant pour nos adversaires que pour nous, que les enjeux du combat se posent en termes religieux, la modernité étant essentiellement la lutte de la société de l’homme qui veut se faire dieu contre la société de Dieu qui s’est fait homme : le Christ-Roi.
La Rédaction.